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Mesures à long terme

La centrale solaire de Mont-Soleil est l’une des rares grandes installations PV au monde qui fonctionne encore avec les modules solaires d’origine, installés il y a plus de 25 ans. Ainsi, l’installation offre la possibilité d’étudier en direct le processus de vieillissement des modules et des autres composants du système. L’importante quantité de modules installés permet d’obtenir des résultats pertinents sur le plan statistique. L’installation constitue donc l’un des principaux piliers du projet « Comportement à long terme des installations photovoltaïques raccordées au réseau », mené par le laboratoire des systèmes photovoltaïques de la HES de Berthoud.

Pour pouvoir comparer, sur une longue période, la production d’énergie et les caractéristiques de fonctionnement d’installations photovoltaïques de différents sites et dimensions, il est impératif de disposer d’une évaluation standardisée. A cette fin, la HES de Berthoud (professeur H. Häberlin) a établi un système d’analyse utilisable à long terme, lequel permet notamment d’analyser en détail les dysfonctionnements ponctuels (p. ex. erreur de suivi de la puissance maximale de l’onduleur, ombrage (partiel) ou générateur recouvert de neige etc.). Depuis la création du système dans les années 1990, la HES n’a jamais cessé d’y recourir.

Elément précieux, les mesures à long terme ont permis de quantifier et d’expliquer la dégradation des performances. Il convient de noter que même si les données disponibles constituent une base robuste, leur évaluation exige une très bonne compréhension à la fois des caractéristiques d’exploitation de l’installation et des méthodes statistiques. De ce fait, les travaux correspondants ont à nouveau été réalisés, en 2018, à la HES de Berthoud.

D’une manière générale, on observe que la dégradation annuelle de 0,13% constatée pour la centrale solaire de Mont-Soleil est à priori le signe d’une très longue espérance de vie des modules solaires (40 ans et plus). Des expériences menées sur de très anciens panneaux PV (p. ex. l’installation TISO-10-kW de la Scuola universitaria professionale della Svizzera italiana SUPSI de Cannobio), indiquent que dès un certain âge (typiquement > 30 ans), le processus de dégradation quasiment linéaire se transforme en un processus de dégradation non linéaire à rapidité croissante, si bien qu’une exploitation sur 40 années ou plus n’est réaliste qu’à certaines conditions. Il est donc probablement opportun, pour un exploitant PV, de s’orienter d’après l’«étude de marché de l’énergie solaire» que publie chaque année l’Office fédéral de l’énergie et qui considère qu’un panneau solaire est actuellement doté d’une durée de vie moyenne de 33 ans.